Cela fait maintenant un an et demi que ma presse d’établi m’a lâché. Mais j’ai fait avec. C’est le mécanisme de débrayage rapide qui était cassé. Il fallait que j’actionne le levier et tourne la poignée de l’étau en même temps. Tout cela en tenant le bois en main. Un peu sport. Je commence à regarder pour la remplacer. Soit je reprends la même soit je change de modèle. Et celle de Veritas avec les doubles vises me fait envie depuis longtemps. J’aimerais me faire un nouvel établi complet l’année prochaine alors je garde cet investissement pour aller avec. L’achat d’une presse n’était donc pas d’actualité et je me décide à la fabriquer. Et là encore, plusieurs modèles sont possibles. Je m’arrête sur une presse de type Nicholson. Pas besoin de grand-chose pour la faire. Du bois et une vis de presse.
Comme bois, j’ai encore pris, mon dernier morceau de limon d’escalier en sapin. Quand, j’ai réalisé mon escalier, je m’étais planté. Mais ce n’est pas perdu. Il présente les empreintes pour les marches et les trous pour fixer ces dernières.


Je trace et coupe mes morceaux nécessaires.

La largeur ne passant pas à la dégauchisseuse, je l’effectue à la main. Mais aussi par pur plaisir.

J’avais besoin d’une butée en bout d’établi. D’habitude, je me sers d’autres modèles, mais pas possible à mettre en place. J’ai trouvé l’idée dans une vidéo. C’est simple, mais efficace.

Je continue.


Après cela, je m’attaque aux deux chants de la planche.

Cela m’a laissé un beau merdier dans l’atelier, mais c’est tellement plaisant.

Pour les petites sections, j’avais fabriqué ce plateau avec des cales. Il suffit de le fixer dans l’étau et c’est parti. Encore une idée trouvée en vidéo.


Voilà, le bois est prêt. Pour le quatrième côté, j’ai utilisé la raboteuse pour enlever un maximum l’empreinte des marches. Le grand plateau sera fixé sur le devant de l’établi un peu comme les établis anglais avec des trous pour pouvoir fixer des éléments. Les deux autres pour réaliser la presse.

La presse de type Nicholson, possède une vis de presse et de l’autre côté un tasseau assemblé en tenon-mortaise traversant. Je connais le diamètre de la vis, mais forcément le tenon. Je commence donc par faire mon tenon en traçant au trusquin les parties à scier.

Je commence par couper les joues du tenon.

Ensuite j’arase pour obtenir l’épaulement.

Et voilà, une petite finition au ciseau et c’est bon.

Je perce deux trous de différents diamètres. Le plus petit à gauche servira pour réaliser la mortaise.

Je trace donc cette dernière avec l’aide du tenon fraichement coupé. Je reporte le traçage de l’autre côté du plateau.

Je réalise la mortaise au ciseau à bois. Pour éviter l’éclatement à la fin, je retourne mon plateau.


Pas trop mal…Un poil de jeu sur le côté gauche qui disparaîtra au collage.

Je reporte le tout sur le plateau qui sera fixé à l’établi. Et je recommence, perçage et mortaise. Cette dernière aura du jeu pour que le tasseau coulisse facilement dedans.



Je scier le tenon pour pouvoir insérer un coin au moment du collage.

Je colle le tenon dans la mortaise. Et enfonce mon coin en wengé de l’autre côté. Un coup de nettoyage et séchage pour la nuit.




Une petite vérification et c’est parfait.

Le lendemain matin, je scie l’excédent du tenon et du coin. J’adore cette scie qui ne laisse aucune marque sur le bois.


Une finition au rabot, mais y’a rien n’a enlevé tellement cette scie est incroyable.

Voici la vis de presse. Elle mesure 545 mm pour un diamètre de 28 mm.

Je trace et perce des avant-trous pour la fixer.


Je vais pouvoir commencer l’installation, mais pour cela, je déshabille mon établi des deux vielles presses.

Je prépare le chantier pour pouvoir ajuster le plateau à l’établi. Je m’aide de serre-joints rapide pour la maintenir. Je laisse dépasser pour pouvoir raboter une fois le tout fini.

Une fois réglé, je visse le plateau sur les pieds de l’établi.

Je peux alors installer la presse. Je visse l’écrou derrière, mais petite galère. J’ai dû démonter le tout et entailler le plateau de l’établi pour pouvoir le fixer.


Je me sers d’un tasseau en chêne pour faire le guidage de la presse. À la base il sert pour rigidifier le plateau de l’établi. Je l’ai simplement déplacé.

J’installe la poignée. Par contre, elle n’est pas livrée avec la presse. En rédigeant l’article, j’ai pensé que j’aurais pu la fabriquer avec une branche de frêne. Cela aurait pu être sympa.

Le test… j’ai agrandit un petit la mortaise et rajouter un tasseau de guidage de l’autre côté. Et ça fonctionne à merveille.


Je passe au rabotage des surfaces entre les différents éléments pour que tout soit bien à fleur et je chanfreine le devant de la presse.

Maintenant, passons aux perçages des trous sur le grand plateau. Pour cela, je vais m’aider d’un gabarit. Le premier élément est une bague de guidage en acier trempé de 3/4 pouce de marque Veritas.

Le deuxième élément est un morceau de bois de 38mm d’épaisseur sur lequel j’ai percé un trou de 25mm.

Il suffit d’enfoncer la bague dans le bois. On peut voir qu’elle dispose un moletage sur la fin. Il sert à éviter qu’elle ne tourne dans le bois. Un coup de maillet bois est préconisé pour éviter de l’abimer.


Pour le perçage, j’utilise un foret HSS de chez Famag d’un diamètre de 19mm et d’une longueur de 190mm.

Cette dernière s’insère facilement et sans jeu dans la bague. Guidage garanti.

Comme repère, je vais me servir des trous des anciennes marches présents dans le bois.

Je maintiens bien le gabarit pour éviter qu’il ne bouge au moment du perçage.

Et l’autre sens. J’avais décentré le trou de la bague pour pouvoir par simple retournement de la pièce faire l’autre série de tous.

J’ai eu un peu d’éclat lors du perçage. Je pense que l’avant-trou de 8 y est pour quelque chose.

Je trace entre deux trous pour refaire une série.

Et là sans avant-trou, c’est quand même beaucoup plus propre.

Voilà ce que ça donne. Si le besoin sens fait sentir, aucun problème. Il suffira de ressortir le gabarit.

Pour faire plus propre, je rebouche les trous des marches qui ne servent pas avec des tourillons.

Quelques photos en utilisations…






Conclusion :
C’est une presse vraiment pas chère, mais qui fait très bien son travail. Le plateau de devant avec ses trous de 19mm va m’être d’une grande utilisé pour le serrage des grandes pièces de bois. La fabrication m’a procuré beaucoup de plaisir et j’ai pu réaliser mon premier tenon-mortaise traversant avec un assemblage au coin.
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Merci
Arvi pa
Nicolas